Vous avez peut-être entendu parler de la zone ou du flow. Vous avez entendu dire qu’il s’agit d’un état de grâce où l’être humain décuple ses performances.

 

Mais vous vous demandez ce que c’est vraiment ? Vous aimeriez en apprendre davantage là-dessus ? Si oui, lisez ce qui suit !

 

La zone, qu’est-ce que c’est ?

Selon Wikipédia, la zone ou flow « est un état mental atteint par une personne lorsqu’elle est complètement plongée dans une activité, et se trouve dans un état maximal de concentration, de plein engagement et de satisfaction dans son accomplissement. Fondamentalement, la zone se caractérise par l’absorption totale d’une personne dans son occupation ».

On peut entrer dans la zone dans divers domaines : spiritualité, éducation, séduction, etc. En fait, il est fort probable que les plus grands spécialistes de tous les domaines (musique, peinture, entrepreneuriat, etc) soient entrés dans la zone au moment où ils réalisaient leurs plus grands exploits.

Mais le domaine le plus étudié par la science de nos jours, c’est celui du sport. Ceci est probablement dû au fait que les compétitions sportives se déroulent au vu et au su de tous. Elles offrent donc l’opportunité d’observer des personnes dans la zone pendant qu’elles le sont ; ce qui peut s’avérer plus difficile à faire dans d’autres domaines par nature plus discrets.

Il est facile de remarquer qu’un sportif est dans la zone. Car il réussit toutes ses actions –même celles qu’il n’arrivait pas à faire ou celles qualifiées d’humainement impossibles- et s’avère impossible à stopper.

Par exemple, l’exceptionnelle performance de Tiger Wood à l’US Open de Golf en 2000 est due à son entrée dans la zone. D’ailleurs, le journaliste Tolson a dit à son sujet que « La condition physique du golfeur était optimale : son esprit parfaitement focalisé sur la tâche à accomplir, voire inconscient de ce qu’il fait et permettant ainsi des choses extraordinaires ».

Lorsque les sportifs entrent dans la zone, il n’est pas rare qu’ils utilisent des phrases telles que : «Je me sens si puissant(e) », « Je sens que rien ne m’est impossible », « Je ne pensais pas vraiment à quelque chose, mais je savais exactement ce que j’étais en train de faire », etc.

Et voici comment certains se décrivent dans ladite zone :

« J’ai ressenti comme un étrange calme…une sorte d’euphorie. J’ai eu l’impression de pouvoir courir une journée entière sans fatigue, de pouvoir dribbler à travers toutes leurs équipes ou à travers tous mes adversaires, comme si je pouvais presque leur passer à travers physiquement » Pelé de son vrai nom Edson Arantes Do Nascimento

 

« Un sentiment unique : le temps ralentit, et tout devient plus clair. Le moment où tu sais exactement que ta technique est au sommet. Tout semble si facile, et ce sans éprouver aucun effort. Chacun de tes muscles, chacune de tes fibres fonctionne en telle harmonie que le résultat final est juste fantastique »  Mark Richardson, sprinteur.

 

« J’étais déjà en pole position. Soudain, j’ai vu que j’avais deux secondes d’avance sur tout le monde, même sur mon binôme qui avait la même voiture. J’ai alors réalisé que je ne conduisais plus la voiture consciemment. Je la conduisais comme instinctivement. J’étais comme dans un tunnel : tout le circuit était un tunnel. Je continuais et continuais, encore et encore et encore et encore. J’avais largement dépassé mes propres limites, mais j’étais toujours capable d’aller encore plus vite et de prendre un peu plus d’avance » Ayrton Senna, pilote automobile.

 

Et si ces éléments ne vous suffisent pas à identifier si quelqu’un est dans la zone ou pas, voici 9 éléments (les tables de loi du Flow) techniques qui caractérisent cet état :

  • Un objectif clair,
  • Un haut degré de concentration,
  • Une absence de conscience de soi,
  • Une perception altérée du temps,
  • Une rétroaction visible et immédiate (les réussites ou échecs sont visibles de telle sorte que le comportement puisse être ajusté),
  • Un équilibre entre le niveau d’aptitude et de défi (l’activité n’est ni trop facile ; ni trop difficile)
  • Une sensation de contrôle sur l’activité,
  • L’impression que l’action est enrichissante,
  • Un manque de connaissance des besoins du corps (on peut ainsi atteindre un état de grande fatigue ou de faim sans s’en rendre compte).

 

Mais certains auteurs tels que Malcom Gladwell, dans son article intitulé « Physical Genius » (2000), ont rejeté ces tables de loi du Flow. Car elles supposent qu’on entre dans la zone par une sorte de hasard, de chance ; ce qui signifierait que n’importe qui peut y entrer.

Selon Malcom Gladwell, n’importe qui ne peut pas entrer dans la zone. Car elle nécessite de posséder d’étonnantes capacités physiques et mentales innées ainsi qu’une imagination exceptionnelle qui aide le sportif à ne pas se laisser surprendre par une situation ou une autre.

Pour montrer l’importance de l’élément « Imagination », il compare Michael Jordan et Karl Malone. Au départ, ces deux joueurs d’exception possédaient les mêmes capacités et la même conscience professionnelle. La seule différence, c’est que l’imagination de Michaël Jordan était très élevée ; ce qui lui permettait de faire la différence dans les moments décisifs.

Qui dit vrai ? Ceux qui militent en faveur des tables de loi du flow ou ceux qui sont de l’avis de Malcom Gladwell ?

La vérité se trouve quelque part entre les deux. Car pour entrer dans la zone et réaliser des performances aussi exceptionnelles, il faut certainement que le conscient et le subconscient jouent chacun leur partition et s’équilibrent.

Pour vous en rendre compte, il vous suffit de relire les propos du pilote automobile Aryton Senna à propos de la zone :

 

« J’étais déjà en pole position. Soudain, j’ai vu que j’avais deux secondes d’avance sur tout le monde, même sur mon binôme qui avait la même voiture. J’ai alors réalisé que je ne conduisais plus la voiture consciemment. Je la conduisais comme instinctivement. J’étais comme dans un tunnel : tout le circuit était un tunnel. Je continuais et continuais, encore et encore et encore et encore. J’avais largement dépassé mes propres limites, mais j’étais toujours capable d’aller encore plus vite et de prendre un peu plus d’avance ».

 

 

Mais attention, on peut sortir de la zone à un moment où on en a encore besoin. Pour éviter que cela n’arrive, il y a un secret.

 

Le secret pour ne pas sortir de la zone alors qu’on en a encore besoin

Le secret pour ne pas quitter la zone alors qu’on a encore besoin d’y être, c’est… de ne pas y penser.

Les propos du célèbre basketteur le prouvent :

 

« J’étais dans mon monde. Rien ne pouvait détruire ma confiance. Il n’y avait pas de question à se poser : le ballon rentrait. Tout était en slow motion, je ne pouvais pas me manquer. Quand ça arrive, il ne faut pas y penser, surtout pas. Sinon l’état de grâce peut s’envoler en un instant. Tous les bruits ne font plus qu’un, on fait abstraction de tout. Le truc, c’est ça. Continuer dans la même voie et ne rien laisser perturber ton rythme. […] Tout l’environnement : le public, l’équipe, passait au second plan. Quand t’es dans cet état-là, les autres ne peuvent pas faire grand-chose, si ce n’est te contenir dans cet état, te nourrir pour te donner encore plus faim »
Et George Mumford l’illustre à travers les propos suivants :

« Ce que j’essaye d’apprendre aux joueurs, c’est de s’oublier pour se trouver afin de performer.

Ce que je veux dire par là, c’est qu’il ne faut surtout pas se dire « Là, je vais vraiment bien » ou « Là, rien ne va ».

Le meilleur exemple? Le match 1 des finales 1992, les six 3-points de Michael Jordan en première mi-temps.

C’était avant que je ne travaille avec lui, mais je me souviens avoir vu le match : Il rentre ses cinq premiers 3 points : tout va bien, il est dans la Zone.

Mais au moment où il réussit son sixième et qu’il se retourne pour hausser les épaules avec cette célèbre moue du type « Désolé, mais là, même moi je ne comprends pas », c’est fini.

Il sort de l’état optimal ; et à ce moment précis, je savais qu’il ne pouvait plus rentrer un seul shoot comme les précédents.

Une fois que vous agissez de nouveau de manière consciente, que vous dites « Hé, regarde ce que je fais », ce Flow si précieux disparait aussi subitement qu’il est arrivé ».

 

Voilà donc l’essentiel de ce qu’il vous faut savoir sur la zone. Avez-vous des questions, des préoccupations ? Merci de nous en faire part dans les commentaires ci-dessous !