Manager une équipe ne consiste pas seulement à donner des ordres. Être à la tête d’une équipe requiert un changement d’attitude. Il faut pouvoir être capable d’adopter la posture managériale. Généralement, on considère que le rôle de manager revient de droit à l’ « expert » du groupe. Pourtant, le professionnalisme traduit une position haute, acquise grâce à des connaissances étayées et une expérience de plusieurs années. A cela, s’ajoute une position hiérarchique élevée. L’on se demande alors si le manager obtiendrait plus de son équipe, en position basse ? Ne serait-il pas plus efficace pour celui-ci de mener sa mission, en aidant son équipe à savoir plutôt qu’en étant le seul à avoir des connaissances ?
Au sein des entreprises, la notion de management renvoie souvent à l’image d’un escalier, où les marches représentent les différents niveaux d’expertise. En somme, la compétence technique est suffisante pour désigner un individu comme manager ; le professionnel doit être le chef d’équipe. Cette vision, longtemps idéalisée, a récemment trouvé des opposants. D’ailleurs, un cas relevé en 2011 a prouvé que le management adéquat pour une société doit être déterminé par elle-même. Contrairement aux idées reçues, elle ne devrait pas se cantonner aux règles « universelles » du management.
LES EMPLOYÉS DEMANDENT À ÊTRE ÉCOUTÉS
Le projet Project Oxygen mené par Google a montré que même dans les plus grandes entreprises, les employés n’attendent pas forcément de connaissances techniques de leur manager. Être écouté et avoir un lien avec leur dirigeant est d’autant plus important. Les compétences relationnelles sont très sollicitées. L’expertise technique, quant à elle, est le dernier critère exigé par les employés, parmi la liste de qualité que devrait réunir un bon manager. Les travailleurs apprécient que l’on s’intéresse à leur carrière et leur vie.
LA POSITION BASSE POUR MANAGER UNE ÉQUIPE
Manager en position basse, c’est savoir écouter, sans forcément argumenter ou trouver des solutions seul à tous les problèmes. En tant que manager, on devrait donner l’opportunité à chacun de venir à bout de sa mission, sans être toujours assisté. Cela demande une grande ouverture d’esprit, de la confiance, mais aussi de la patience ; autant de qualité qu’un bon manager doit avoir.
Adopter cette attitude ne retirera pas pour autant au manager sa position haute. Faisons un tour d’horizon sur les techniques de management en position basse.
DEVENIR UN LEADER COACH
Le leadership, où le meneur se place en position basse, est communément appelé le leadership « coach ». Dans cette optique, le manager se doit de créer un lien individuel avec chaque membre de son groupe. Il doit aider ses coéquipiers à développer leurs potentiels propres : trouver son talent, renforcer sa motivation, optimiser ses compétences, etc. En favorisant la motivation personnelle de ses coéquipiers, on apprend à les connaître et à mieux dispatcher les tâches entre eux.
ÉCOUTER, REFORMULER ET FAIRE PARTICIPER
On peut obtenir plus de ses coéquipiers en les mettant en mouvement. En ne donnant pas de solutions toutes faites, mais plutôt en guidant et incitant son employé à résoudre le problème par ses propres moyens, on lui donne des responsabilités et lui prouve qu’il dispose d’une certaine autonomie ; ce qui est très important pour tout employé.
Ainsi, si un de ses coéquipiers expose une problématique, même si l’on détient des réponses, il est préférable de laisser son agent trouver ses propres pistes.
LA QUESTION DU LEADER COACH : « COMMENT PUIS-JE T’AIDER ? »
L’art de la reformulation est capital dans le leadership coach. Pour ce faire, la question « Que puis-je faire pour t’aider ? » est très efficace. Elle traduit une grande disponibilité et invite l’employé à cogiter, pour trouver des solutions aux problèmes.
Un bon manager doit toujours aider ses équipiers à prendre conscience de leur progression. Pour ce faire, il peut convoquer régulièrement ses employés et, directement, leur demander quels sont les points qu’ils doivent améliorer pour être plus efficaces. Attention, le leader ne doit pas délibérément énoncer les « défauts » de ses travailleurs. Sa tâche est de les mettre sur la bonne piste, pour qu’ils aient une prise de conscience.
SOUFFLER GRÂCE À LA POSITION BASSE
En aidant ses collaborateurs à découvrir et développer leur potentiel, le manager s’octroie du repos. En effet, pour un employé, le fait d’être écouté et d’avoir un lien avec son supérieur le motive. Il comprend ainsi qu’il appartient à un ensemble, mais bien plus encore qu’il est important. En prenant le temps de mieux connaître ses subordonnées, il est plus évident de partager les tâches correctement. Il est alors sûr que tous les travaux seront réalisés, en bonne et due forme. Un bon manager doit être capable de questionner habilement ses coéquipiers de manière à savoir :
- Quelles sont les difficultés qu’il rencontre
- S’il est satisfait par son travail
- A quel point il est motivé
- Qu’est-ce qui pourrait augmenter son efficacité
- Etc.
En cadrant l’entretien, le manager garde sa position haute. On comprend alors que son rôle requiert de mélanger les 2 postures.
IL N’Y A PAS QUE LE MANAGER QUI DOIT SE METTRE EN POSITION BASSE
La direction et le Responsable des ressources humaines doivent aussi apprendre à se mettre en position basse. Cela est particulièrement important, lorsqu’ils déterminent le type de management à adopter dans leur entreprise. Il faut garder en tête que chaque entité a son propre style managérial idéal. Il est alors important de connaître chaque employé et de les écouter, pour mieux savoir quelle fonction leur attribuer.
Laszlo Bock, responsable des projets RH de la firme californienne Google, explique que la plupart des sociétés optent pour un management standard. Les leaders se retrouvent alors souvent avec une liste de tâches qu’ils doivent réaliser ; celles-ci n’étant même pas classées par ordre de priorité. Ce style managérial aboutit généralement à un « rejet massif d’organe ». Le manager doit être parfaitement documenté sur la mission qu’il doit mener. Sans cela, il devra s’atteler seul à l’organisation des travaux. Par ailleurs, il doit disposer d’une grande liberté pour décloisonner les employés dont il a besoin. Cela demande la collaboration de tous les dirigeants de départements.
Dirigeants et managers, prenez le temps de connaître davantage votre équipe. Faites-nous ensuite part de votre expérience. Nous sommes curieux de savoir si vous aussi vous pensez qu’adopter une position basse peut être bénéfique pour votre management.