Lorsqu’une blessure importante touche un sportif (voir comment faire face à sa blessure), sa réadaptation est longue et difficile. Plus que le travail physique, le mental doit lui aussi être retravaillé. En effet, une blessure n’est jamais anodine pour un sportif. Alors que certains le vivront comme une trahison de la part de leur corps, d’autres perdront totalement confiance en eux. Dans tous les cas, cet événement laissera une trace dans le mentale d’acier que le sportif a mis longtemps à construire.
POUR REPRENDRE CONFIANCE EN SOI, UN SPORTIF À DONC BESOIN DE CE TRAVAIL DE RÉATHLÉTISATION, QUI SE SEGMENTERA EN PLUSIEURS ÉTAPES, PRÉSENTÉES CI APRÈS.
RETROUVER UN MENTAL D’ACIER
Quelque soit le niveau du sportif, un travail psychologique est important. Outre la source physique d’où provient la blessure, celle-ci peut également être apparue à cause d’un choc psychologique. Il est donc important lors de la réathlétisation, d’isoler les facteurs psychologiques possibles en travaillant sur l’histoire personnelle du sportif, sa famille, son environnement, les problèmes qu’il a pu rencontrer récemment ou encore les relations qu’il entretient avec son entourage (entraîneur, équipe, collègue).
Dans un second temps, un travail de relation est à faire. Sa relation avec le stress par exemple. En effet, une blessure peut être causée par une mauvaise gestion du stress, à cause d’une trop forte anxiété. Il est donc intéressant de questionner la personne sur sa réaction face au stress et les effets sur son corps, comme des tensions musculaires ou une mauvaise coordination de ses gestes.
En tant que coach ou préparateur, il faut ensuite se focaliser sur la blessure. Comment cela est-il arrivé ? Le contexte, la douleur physique, les dommages. Chaque élément est important car il vous permettra éventuellement de déceler la source de cette blessure, accélérant ainsi le processus de réathlétisation.
Sachez que les évènements stressants et les chocs psychologiques (décès, rupture, stress) multiplient par 2 voir 5 le risque de blessures (Williams 2001). Il arrive également qu’un sportif accumule les blessures à des moments clés de sa carrière. Vous pourriez grâce à ce travail psychologique, déterminer la cause de ces blessures.
RÉAGIR POSITIVEMENT À SA BLESSURE
Le temps de retrait qu’un sportif subit à cause de sa blessure est déterminant sur son moral. Plus la période sera longue, plus il sera difficile de retrouver confiance en lui. Pendant ce temps, la personne passera par plusieurs étapes : le refus d’abord en réduisant la gravité de sa blessure, puis la colère en réalisant l’importance des dommages. Généralement, une période de dépression suit cette phase. La personne reconnaît la gravité de sa blessure et surtout, ses conséquences. Une grande incertitude face à l’avenir survient. Il faut alors accompagner le sportif vers l’acceptation afin que vous puissiez, ensemble, réorganiser son temps, ses entrainements et préparer son retour.
PRÉPARER SON RETOUR
Lorsque le sportif est en phase d’acceptation, vous pouvez organiser sa réathlétisation, à savoir la transition entre le statut de blessé, à celui d’athlète.
Ce travail se fera en 4 étapes :
– La fixation d’objectifs
– La pensée positive
– L’imagerie mentale
– La relaxation et les techniques de respiration
LA FIXATION D’OBJECTIF
Pour débuter la préparation mentale, concentrez-vous sur la fixation d’objectif. Formulez des objectifs précis, difficiles mais réalistes. Pensez à en fixer plusieurs sur du court, moyen et long terme.
Ces objectifs doivent être mesurables. C’est en les franchissant et en les évaluant que le sportif regagnera petit à petit confiance en lui, une étape indispensable pour une bonne réathlétisation.
LA PENSÉE POSITIVE
La phase de dépression qui survient après une blessure est normale. Il faut lentement mais surement travailler les pensées positives d’un sportif pour re-développer l’estime qu’il se porte et réduire son anxiété. L’entourage joue également un rôle important. La personne blessées doit en effet pouvoir compter sur des bases solides de soutient.
Il faut ainsi dans un premier temps exprimer les pensées négatives pour pouvoir ensuite y apporter des réponses positives. En reconnaissant ses émotions négatives, le sportif pourra ensuite se donner à lui-même des instructions pour changer sa façon de penser.
L’IMAGERIE MENTALE
Pour se préparer psychologiquement au retour, un sportif peut utiliser la répétition mentale, qui se traduit par la création d’images mentales. Ce travail de visualisation a un effet sur le physique puisque lors de la visualisation, le corps envoie des messages aux muscles en train de bouger à travers le système nerveux. Ainsi il est possible de visualiser son muscle en action, tout comme les objectifs fixés.
LA RELAXATION ET LES TECHNIQUES DE RESPIRATION
Une blessure entraîne de lourdes conséquences sur le sportif nous l’avons vu. Ce choc augmentera son stress et il faut pouvoir revenir régulièrement vers une pensée positive. Pour gérer les angoisses du sportif, un travail de relaxation et de respiration est souvent proposé lors d’une réathlétisation. En effet, ces techniques lui permettront de reprendre confiance en lui et retrouvez la pleine maîtrise de son corps. C’est également un excellent moyen pour apprendre à lâcher prise et ainsi se concentrer sur les objectifs, sur le futur.