On entend par ici et là parler de l’intuition. Chacun s’en est fait une idée et tire sa propre définition d’elle.
Mais comment peut vraiment se définir cette faculté propre tant à la femme qu’à l’homme comme le montre l’étude du psychologue Richard Wiseman, de l’université du Hertfordshire (Royaume-Uni) ?
C’est à cette question que vous trouverez ci-dessous réponse !
Quelle est la réelle définition de l’intuition ?
Demandez à vos proches ce qu’est l’intuition à leur avis. Certains vous diront qu’il s’agit d’une certitude, d’une évidence qui prend généralement la forme d’un ressenti. D’autres vous diront que c’est la voix de la sagesse. D’autres encore vous diront qu’il s’agit d’inspiration, de flair, de sixième sens, de l’éclair du génie, etc.
Enfin, les dictionnaires vous diront que l’intuition est une connaissance directe et immédiate sans recours au raisonnement.
Mais si vous devez retenir une définition de cette faculté de l’être humain, retenez celle d’Henry Bernstein : « L’intuition est l’intelligence qui a commis un excès de vitesse ». Car elle résume tout.
En effet, la pensée analytique travaille par étapes et exige des efforts de notre part pour accumuler des arguments et bâtir un raisonnement logique. Mais l’intuition, elle, surgit à travers un circuit qui opère, comme l’explique le psychologue américain Daniel Goleman, « à notre insu, automatiquement et sans effort, à une vitesse incroyable ».
Lorsqu’on fonctionne en mode intuitif, comme l’explique Christophe HAAG, chercheur en psychologie sociale à l’EM Lyon, le cerveau pratique rapidement une sorte de balayage superficiel, un ²scan² de la situation ; ce qui permet de synthétiser des informations à partir de bribes d’informations sensorielles avant de vous proposer un choix.
La valeur de l’intuition est reconnue depuis plusieurs décennies. Le célèbre mathématicien français Henri Poincaré (1854-1912) n’a-t-il pas dit : « C’est par la logique que nous prouvons et c’est par l’intuition que nous découvrons » ?!
N’a-t-elle pas aidé de nombreux scientifiques à trouver des solutions ou des remèdes aux maux de l’humanité ? Par exemple, n’a-t-elle pas permis au chirurgien docteur Judah Folkman de découvrir l’angiogenèse depuis les années 1970 ?
D’ailleurs, il a déjà été démontré que cette faculté possède ses propres zones cérébrales.
L’intuition a ses zones cérébrales… On peut le constater à travers l’imagerie par résonance magnétique
Au Japon, l’équipe du scientifique Keiji Tanaka, du Riken Brain Science Institute, a mené une étude sur l’intuition par imagerie par résonance magnétique.
Vous en trouverez les résultats dans un des articles du n°827 de Sciences et Avenir. Mais grosso modo, en voici le résumé :
- Tout d’abord, ces scientifiques ont présenté à des joueurs de shogi (échecs japonais) expérimentés ou débutants différentes parties de jeu en cours, mais également différentes parties d’échecs occidentaux ainsi que des visages.
En mesurant leur cerveau par Imagerie par Résonance Magnétique (IRM), ils ont alors constaté que seules les scènes de jeu de shogi s’activaient chez les joueurs experts dans une zone cérébrale impliquée dans la cartographie spatiale. Le nom de cette zone ? Le précuneus postérieur !
- Ensuite, ces scientifiques ont demandé aux joueurs de shogi de formuler le meilleur prochain coup à jouer. Ils leur ont demandé de le faire de deux façons :
- De façon intuitive en une seconde,
- De façon analytique en huit secondes
Ces scientifiques ont alors remarqué ceci : lorsque les joueurs fonctionnent de façon intuitive, ils activent une zone de leur cerveau qui intervient dans l’apprentissage et la mémorisation. Son nom ? Le noyau codé. Toutefois, cette zone ne s’active pas lorsque ces joueurs de shogi fonctionnent en mode analytique.
La conclusion tirée de ces différents constats ? La voici :
« L’intuition a deux moteurs : le précuneus postérieur, et le noyau codé. Le premier, lié à l’expertise, se met en route lorsque l’on se retrouve dans une situation maintes fois vécue par le passé. Mais lorsqu’on est en panne d’expertise, lorsqu’on se retrouve dans une situation pour la première fois, c’est le second, lié à la mémoire, qui s’active. Il fouille alors à une vitesse incroyable parmi vos souvenirs personnels. Son objectif : trouver un évènement qui se rapproche en termes de contexte de la situation que vous devez présentement gérer ».
Voilà, vous savez maintenant ce qu’est vraiment l’intuition. Avez-vous des questions ou des préoccupations ? Si oui, merci de nous en faire part dans les commentaires ci-dessous !